La Turquie et le monde turc célèbrent avec fierté le centenaire de la proclamation de la République de Turquie.

La Turquie et le monde turc célèbrent le centenaire de la proclamation, le 29 octobre 1923, de la République de Turquie.

La proclamation de la République a été légalement définie comme l’adoption de la proposition d’amendement constitutionnel préparée par Mustafa Kemal Atatürk lors de la session de la deuxième période de la Grande Assemblée nationale turque tenue le 29 octobre 1923, et la forme de gouvernement de l’État turc a été déterminée comme étant une république :

« La souveraineté appartient à la Nation de manière inconditionnelle. Le mode d’administration est fondé sur le principe de la gestion personnelle et active par le peuple de son destin. La forme de gouvernement de l’État de Turquie est une république ».

A cette occasion, l’Ambassade de Turquie à Paris a organisé une réception afin de marquer cet événement décisif dans l’histoire de la Turquie.

Monsieur l’Ambassadeur de Turquie, son Excellence Yunus Demirer, a, lors de son allocution aux nombreux et éminents invités, souligné l’importance de la République de Turquie comme condition d’une existence pérenne et de progrès du peuple turc, dans un environnement de paix avec ses voisins, malgré une géographie difficile, qui a trouvé sa meilleure expression dans la formule de Mustafa Kemal Atatürk : « paix dans le pays, paix dans le monde. »

Son Excellence Yunus Demirer a également souligné les efforts colossaux du peuple turc et en particulier Mustafa Kemal Atatürk afin d’organiser la résistance et de mener la guerre d’indépendance de 1919 à 1923 contre les forces d’occupation et d’établir la République le 29 octobre 1923, ce à quoi Atatürk donnait le plus d’importance, affirmant : « ma plus grande œuvre est la République de Turquie ».

Son Excellence a rappelé, par ailleurs, les relations vieilles et fluctuantes entre la Turquie et la France et les influences françaises lors de la constitution de la République en Turquie.

Son Excellence Yunus Demirer a terminé son discours en lisant le message de célébration de la République du Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

Ajoutons pour notre part et afin de mieux situer les relations entre les deux pays, qu’il y a en France, et plus généralement dans les grands Etats occidentaux, une redéfinition complète mais non affirmée du concept de démocratie.

En effet, la notion de démocratie, qui signifie pouvoir du peuple, se trouve remplacée, dans ces Etats, par une autre forme d’organisation sociétale et étatique : une alliance directe entre l’Etat et une partie importante de la société (citoyens lambdas, associations, médias, etc.) qui est organisée et qui joue un rôle actif dans les affaires d’Etat à l’intérieur et l’extérieur.

Ainsi, dans les grands Etats occidentaux le réel du pouvoir n’est plus seulement dans l’Etat, à travers les élections par le peuple de ses représentants (système démocratique), mais dans cette alliance, collaboration constituées du couple Etat et monde « civil » organisé, ce monde « civil » organisé participant activement des affaires d’Etat, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Ce nouveau système en Occident que nous pouvons qualifier de post-démocratique, est partagé par les grands pays occidentaux, qui collaborent également entre eux.

Par conséquent, l’impérialisme occidental passe de nos jours également et massivement par le monde dit civil, qui se dissimule derrière des institutions paravents et des idéologies comme l’internationalisme, le gauchisme ou le libéralisme. Ce monde « civil » occidental, organisant à son tour, à travers le monde, des pans de sociétés d’autres Etats, gagnés aux intérêts occidentaux, à agir contre leur pays.

Ainsi, afin d’avoir des relations saines et stables entre des Etats, il faut savoir qui vous avez en face, dans le cas contraire, vous devenez la cible de ce que vous ignorez, en effet, si vous ignorez une partie des actions et des politiques de votre interlocuteur, vous pouvez en être ou vous en êtes les cibles.

Nous fêtons actuellement avec enthousiasme et fierté le centenaire de la République de Turquie, néanmoins l’avenir stable et pérenne de la République passe par la connaissance des nouveaux modes d’organisation politiques occidentaux, de leurs actions en Turquie, et dans le monde, aussi bien que les dynamiques économiques et politiques internes.

Vive la République, vive la Turquie.